C’est en taillant la pierre que l’on découvre l’esprit de la matière, sa propre mesure. La main pense et suit la pensée de la matière.
Constantin Brancusi (1876-1957)
Un petit détour par Beaubourg pour aller voir l'expo sur Brancusi. Une expo où les sculptures sont bien mises en valeur et où il y a de l'espace pour les observer.
Brancusi est l'inventeur de la sculpture moderne
🇷🇴 Après des études en Roumanie, Brancusi s'installe à Paris à l’âge de 28 ans où il est repéré par Auguste Rodin. Au bout de quelques mois, le jeune sculpteur quitte l'atelier de Rodin pour tracer sa propre route.
Il abandonne le modelage et s’attaque à la taille directe. Il se confronte ainsi directement à la matière, aussi bien au bois qu'à la pierre, et cela sans aucune ébauche préalable, ce qui suppose une grande maitrise du geste et une bonne connaissance du matériau.
Pour Brancusi, l’artiste ne doit pas imposer à la matière une forme, mais c’est la matière elle-même et le matériau qui suggèrent à l’artiste les possibilités d’une forme.
Le baiser
"Le baiser" est taillé dans un vulgaire bloc de calcaire. Contrairement au marbre de Rodin, la version de Brancusi fusionne les corps. Les amants face à face, deviennent le rocher. L’homme et la femme sont égaux dans l’étreinte. Leurs traits sont à peine esquissés, une amande pour l’œil, un trait pour la bouche, ni nez ni oreilles. Cette forme me fait penser à celle des sculptures olmèques, même si ces dernières sont plus monumentales.
Princesse X - vierge ou verge ?
Au geste de la taille s’ajoute celui du polissage, pour obtenir des lignes pures et des surfaces lisses.
Dans l’art de Brancusi, la simplification des formes et la suppression des détails sont souvent source d’ambiguïté, à l'instar d'une mise en forme sans nul doute assumée 😉 A titre d'exemple, au Salon des Indépendants de 1920, sa 'Princesse X' fait scandale et elle se retrouve exclue de l'expo malgré une tribune de soutien parue dans la presse.
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