Au XXème siècle, l'esthétique est devenue à la fois l'arme et le théâtre de la guerre économique.
Bernard Stiegler
Pour Stiegler, la définition moderne de l'art est née au XIX siècle avec l'arrivée de l'industrialisation. Les machines sont venues bouleverser le mode de vie des sociétés occidentales et le travailleur a été relayé au rang d'exécutant.
L'ouvrier spécialisé est venu remplacer l'artisan, l'esthétisme industriel est venu remplacer l'esthétisme humain. Preuve en est, la publicité a cruellement envahi notre quotidien.
Les artistes se sont aussi transformés et l'art qui jusque là était somptuaire - un domaine qui se situe au delà des contingences terrestres - est devenu un produit marchand. L'art est désormais soumis aux caprices du marché.
Stiegler n'était pas vraiment prédestiné à devenir philosophe. ll grandit à Sarcelles et arrête les études en seconde. Il enchaine les petits boulots. Il part avec femme et enfant élever des chèvres dans le lot-et-Garonne. La sécheresse de 1976 aura raison de son entreprise. Il reprend alors un tripot sur Toulouse et le transforme en caf'conç. Mais les entrées d'argent n'étant pas là, il braque plusieurs banques avant de se retrouver en prison pour 5 ans. Il met alors à profit ces années pour étudier la linguistique et la philosophie.
Dans les années 80, il travaille sur différents programmes de recherche en philosophie en lien avec les enjeux des technologies de l'information et de la communication. Dans les années 90, il obtient son doctorat en philosophie et il s'intéresse de plus en plus aux problématiques liées à l'arrivée des nouvelles technologies dans nos sociétés. Dans les années 2010, il sera nommé membre du Conseil National du Numérique.
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